Le Bal masqué

Normalement, c'est à minuit que le bal se termine!! pour cara, c'est à minuit qu'il commençait! Elle avait fait partie de l'équipe de nuit, à la mine!!
Le temps de se préparer, vite, et elle était enfin là, espérant qu'il resterait des hommes pour la faire danser!!

Souvent, il parlait en dansant.. mais ce soir, il ne savait plus quoi dire.
Se perdre dans ses yeux, seul indice de ce qu'elle était, non.. s'y noyer. Elle le dévisageait, cherchant aussi à le reconnaitre.. Mais s'il n'avait pas de masque, en revanche, il s'était grimé. Il espérait que le compositeur de la musique s'était laissé aller, et que la danse ne finirait pas. D'ailleurs, il tuerait le premier des musiciens qui cesserait de gratter sa viole!!
Il regarda autour d'eux, cherchant du regard le rival légitime, celui a qui la douce devait sans aucun doute appartenir. Elle ne pouvait pas être un coeur à prendre, pas avec ce sourire délicieux, pas avec cette peau satinée, pas avec ces yeux tels des pierres trop précieuses... Pourtant , aucun homme ne semblait les regarder l'air jaloux... Etait elle seule?

Damoiselle, votre galant a bien du tort à n'être pas à ma place, à vous faire danser. J'ignore si je vous rendrais à lui, la danse finie..

Cara était heureuse de voir le bourdon s'approcher. Elle souriait à le voir tourner sur lui même, se demandant comment danser avec lui, avec ce gros ventre rayé si proéminent!! Mais il repartait déjà.. Elle n'avait pas du lui plaire. De dépit, elle attrapa un verre sur une table, et le siffla cul sec!

Conduit par son cavalier, Theria oublia tout l’espace d’un moment, se sentant en harmonie avec la musique ne faisait plus qu’un l’espace d’une danse avec un bel inconnu. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait dansé, si longtemps qu’elle ne s’était laissée transporter par l’ivresse d’un instant qu’elle fut presque surprise de l’entendre parler.

Son sourire s’accentua légèrement, une lueur malicieuse dans le regard, quand de manière détournée il voulu s’enquérir d’un éventuel prétendant.

Très cher je suis arrivée ici en retard et seule, ce soir, ici, maintenant, je n’ai pas de cavalier. Mais peut-être qu’ici quelque part se trouve votre belle.

Elle fit, mime de chercher, dans l’assembler et reporta un regard rieur sur le jeune homme.

Maline, charmante, mordante ce qu'il faut!
Enric se mordit la lèvre, regardant avec insistance vers un coin de la pièce.. puis vers un autre.

Par là, je ne vois personne...Ni par là.. Ma mie, je crois que les dames doivent me trouver laid, pas une ne m'attend à la fin de ce bal, pas une ne se jettera sur vous comme une furie. Et si vous ne me croyez pas, je vous en prie, fouillez mes poches, retournez mes habits!! Cherchez un médaillon représentant une belle, ou un billet doux écrit par une main aimante!

Il écarta l'air sérieux, mais les yeux rieurs, les pans de sa veste, l'invitant à fouiller..

Cherchez, ma mie, cherchez!! Et si vous trouvez quelque chose, c'est qu'on aura voulu me piéger!!

Theria le regarda amusée et faillit se laisser tenter à effectuer une fouille en règle. Elle s’avança tout prêt de lui et planta un regard presque de défis dans le sien avant de pouffer de rire. Elle reprit sa main dans la sienne.

Ce ne sera pas nécessaire, je pense que je vais vous croire sur parole. Si vous m’assurez que personne ne voudra me défigurer alors me voilà rassurée.

Cara éclate de rire!!

Un abdomen confortable? Mais ça ne peut l'être que pour dormir, messire, point pour danser!!

Elle tend la main au bourdon... Oui, je veux bien danser! J'aurais meme été déçue si vous ne me l'aviez pas proposé!

Enric fut déçu, il avait espéré qu'elle aurait joué le jeu. Amis au moins, ça lui permettait de deviner qu'elle n'était pas là pour brader peu cher sa vertu. Malgré son dépit, la résistance ne lui déplaisait pas.

Il porta à sa bouche leurs mains jointes, et posa ses lèvres sur la main de la belle.

Pardonnez moi, pardonnez moi cette pulsion. Sans votre accord, je n'aurais pas du vous embrasser, ne fut ce que la main.

Il fit un pas de recul, se remit dans la danse. A dire vrai, il avait oublié la musique l'espace d'un instant.

Cara dansait, et son compagnon était agréable danseur. Elle rit dès les premiers pas:

Messire, vous aviez raison, votre ventre est confortable! Si je bois trop, je pourrais trébucher et tomber contre vous!! Je sais que je n'aurais pas mal!!

Puis son cavalier lui sourit, et elle en fut ravie. Elle connaissait toujours une légère angoisse, aux premiers pas de danse. Allait elle résussir à s'accorder à son cavalier?

Vous ne m'attendiez plus? COmment ça? Explqiuez moi par quel miracle vous auriez pu m'attendre?

Elle ne fut pas sans remarquer la déception qui put se lire l’espace d’un instant sur le visage de son cavalier du moment. Mais elle s’effaça bien vite alors qu’il portait ses lèvres à sa main. Elle en aurait presque frémi sentent son souffle chaud et ses lèvres tendres qui se posèrent sur sa peau. S’entend la chaleur qui lui montait au joue se surprenant a regretter que ce ne soit que la main qu’il est embrassé. Elle lui sourit doucement alors qu’il reprenait la danse ou il l’avait laissé.

Pour pouvoir vous pardonner, il faudrait d’abord qu’il y ait offense. Elle esquissa un sourire rougissant à peine. Et c’est loin d’être désagréable.

Son regard toujours plongé dans le sien elle lui sourit replaçant la main sur l’épaule ses doigts effleurant imperceptiblement sa nuque

Il n'y a pas offense? Alors je peux aller plus loin..

Enric était ravi de la légère audace de sa cavalière. La peau de sa nuque sous les doigts de la belle était comme brûlante. De ses lèvres, il posa un baiser au creux de la paume de la belle. La peau était douce, chaude et parfumée. La danse sans fin l'ennivrait...

Y'en avait marre!! Toujours debout à pas d'heures!! les maitres, y savaient s'amuser, mais les valets, y savaient qu's'embeter à attendre qu'les mait', y s'aient plus envie d's'amuser!
Une chance, les ord', les ord' du mait' lui meme! Fallait partir, fallait rev'nir à la maison.

Leporello entra, le chapeau à la main dans la salle.

PSSSTTTT!! fit -il vers son maitre.

Enric le vit, et prit l'air contrarié. Leporello haussa les épaules. Pas d'sa faute!! Il sortit, amena le cheval du mait' devant la porte, et sa propre mule.

Allez ma belle, on va s'rentrer, j'crois ben!!

Enric respira un grand coup. Il était furieux. Leporello avait pour une fois oublié de s'endormir dans la grange la plus proche!! Ventredieu!! Le temps avait passé si vite!!

Douce dame, on m'attend! Oh, pas une dame, non, mais un valet!! Nous devons retourner au domaine. Près de vous, les heures ont coulé à une allure folle.

Il embrassa encore la main, à regret...

A Dieu, ma dame...

Puis il s'éloigna, à reculons d'abord, pour la garder devant ses yeux le pus longtemps possible. Enfin, il tourna les talons, allongeant ses pas pour partir au plus vite, sans céder à son envie impérieuse de rester au bal...

Cara eut un sourire amusé.
Je ne suis pas un ange!! Mais je ne suis pas diablesse non plus!! je ne suis qu'humaine, et la fatigue qui me prend n'a rien de divin!! La mine m'a fatiguée, je dois bien le dire, et penser que demain, je dois y retourner.. Flute!! Je voudrais etre riche!!! je vais rentrer chez moi, monsieur,la danse est finie.
Et pour elle, le bal aussi. Son âne n'allait pas se transformer en simple souris, les douze coups de minuit étaient passés depuis bien longtemps! Mais il fallait aller dormir!!
Au revoir, monsieur le bourdon, merci pour cette danse!!
Et elle quitta le bal, avec plein de regrets au coeur..

Elle lui sourit alors que le valet était venu le chercher.

Je vous remercie grandement pour cette merveilleuse danse. Ce fut fort agréable. A Dieu messire….

Elle le regarda partir un sourire mélancolique sur les lèvres, se disant que c’était certainement mieux ainsi. Et alla au bar se servir un autre verre avant de partir et ce rendit soudainement compte qu'elle ne lui avait même pas demandé son nom...